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A l’instar du prêt-à-porter ces dernières saisons, les manufactures horlogères ont suivi la tendance unisexe. Pourtant, les modèles de montres typiquement féminins n’ont pas dit leur dernier mot. La preuve avec la Royal Oak Mini lancée au printemps par Audemars Piguet. Ce classique des classiques − la Royal Oak a été imaginée par Gérald Genta en 1972 − se réinvente ici en un modèle de 23 millimètres de diamètre, décliné en or gris, jaune ou rose 18 carats. Ce petit bijou horloger répond aux attentes d’une partie de la clientèle féminine, précisément séduite par le côté joaillier du garde-temps.
« L’idée derrière cette nouvelle Royal Oak Mini était de rendre hommage à la plus petite Royal Oak jamais produite − un modèle de 20 millimètres, lancé en 1997 − et, par la même occasion, à la joaillerie, grâce à la finition Frosted Gold développée sur nos pièces par l’artiste joaillière Carolina Bucci en 2016 », commente Ilaria Resta, présidente de la maison Audemars Piguet. Inspiré d’une ancienne technique florentine, le Frosted Gold consiste à marteler le métal afin de créer de minuscules entailles à la surface. Résultat ? Un effet de scintillement qui évoque les diamants sur le bracelet et sur le boîtier.
Combiner horlogerie et joaillerie est l’une des forces de la maison Cartier, qui a présenté le modèle Reflection lors du salon Watches & Wonders de Genève (Suisse), en avril. Cette montre, qui tient presque plus du pur bracelet, est ici proposée en or rose, jaune ou gris, parfois pavée de diamants, d’émeraudes ou d’améthystes. « Reflection estompe les frontières de la joaillerie et de l’horlogerie. Elle est sculptée comme un maillon de chaîne que l’on aurait cassé. L’heure s’y reflète de manière aléatoire pour une vision contemporaine de l’horlogerie », détaille Marie-Laure Cérède, directrice de la création joaillerie et horlogerie chez Cartier.
La maison italienne Bulgari a fait de son bijou symbole – le Serpenti – un incontournable de son offre de garde-temps. Cette saison, c’est l’architecte japonais Tadao Ando qui le réinterprète : par un jeu de couleurs de marqueterie sur le cadran, il projette sa vision des quatre saisons sur des montres en édition limitée, aux bracelets en acier et or jaune ou rose.
Herbelin, horloger français indépendant implanté dans le Doubs, propose lui aussi dans sa collection Galet, en référence à la forme arrondie du boîtier, une déclinaison bijou en plaqué or. Le cadran gris et soleillé affiche les heures en chiffres romains ; le bracelet a un revêtement en plaqué or.
« On a longtemps réduit les modèles féminins à deux principes : que leurs diamètres soient plus petits que ceux des modèles masculins et qu’ils soient dotés d’un mouvement à quartz, car les femmes n’étaient soi-disant pas intéressées par la mécanique », rappelle Anthony Marquié, expert horloger et cofondateur de Watchfid, un site d’expertise pour les montres de collection. Une affirmation qui a fait long feu. « Aujourd’hui, de plus en plus de femmes s’intéressent à la mécanique de nos montres et nous souhaitons leur proposer des complications susceptibles de leur parler », atteste Ilaria Resta, chez Audemars Piguet.
La maison Hermès répond à cet intérêt pour la technique avec son nouveau modèle féminin, baptisé Cut, dont le mouvement manufacture à remontage automatique est visible à travers le fond saphir du boîtier. Avec son cadran à la forme atypique « cercle dans un rond » et son esprit sobre, elle n’en est pas moins féminine, évoquant l’idée d’une silhouette épurée, avec son bracelet satiné en acier ou en acier et or rose, ou son boîtier en acier qui, dans une version, est serti de diamants discrets.
Outre les modèles bijoux ou ceux affichant les dessous de la mécanique, les montres aux contours épurés ont également la cote auprès des femmes. Chez Rolex, la nouvelle Oyster Perpetual Day-Date 36, imaginée pour les femmes, répond en effet au cahier des charges d’une allure chic et dépouillée. Différentes versions sont disponibles, avec un cadran blanc ou ombré tirant sur le brun, et, toujours, la lunette cannelée ainsi que le bracelet à trois mailles. On les retrouve en or rose ou jaune, 18 carats évidemment.
Idem chez Gucci, qui applique à ses nouveautés horlogères féminines un design raffiné et intemporel. Les modèles de la ligne Interlocking sont non seulement caractérisés par le logo double G que l’on retrouve à 6 heures, mais également par leur cadran rose pâle ou gris argenté. Des diamants discrets sont judicieusement placés au niveau des index.
Entre les modèles empreints de sobriété et ceux jouant la sophistication, les montres plus sportives savent aussi se faire une place au poignet des femmes. En 36 ou 42 millimètres de diamètre, la nouvelle édition de la Superocean Automatic de Breitling est de celles-là. Ses couleurs pop (bleu, orange, violet, vert…), sur les bracelets en caoutchouc ou sur les index, ajoutent au dynamisme de ce modèle de plongée résistant et étanche jusqu’à 300 mètres de profondeur. Mais nul besoin de parcourir les mers pour porter cette montre, qui fait également son petit effet en ville.
Maud Gabrielson
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